En ce moment

Article complet publié sur le site de Samsa dans le cadre de mon rôle de responsable innovation éditoriale et conseil, et ci-dessous sélection de trois parti pris développés dans l'article.

Publié en 2025 par le Reuters Institute for the Study of Journalism, il est basé sur des études fin 2024 et début 2025.Nous avons mis en perspective le rapport avec de nouvelles études, en proposant un pas de côté comme dans ces trois exemples:

- On présente toujours Hugo Travers comme un influenceur youtubeur. Non, c'est un journaliste, avec une société de production qui a embauché des journalistes, et qui en l'occurrence diffuse sur YouTube et ailleurs. Mais c'est un journaliste avant tout. Et les influenceurs peuvent être des inspirations, mais les singer a bien peu de sens: ils ne font pas le même métier que les journalistes.

- Les IA ne sont pas des moteurs de recherche, mais ils sont de toute façon utilisés comme des moteurs de réponses. On ne reviendra pas sur ce décalage entre ce que permet la tech et l'usage. Mais en tant que journaliste, considérons les LLM comme Wikipedia: des commencements de preuve, le début d'une enquête pourquoi pas, mais en aucun cas un élément sur lequel faire reposer votre sujet.Ah et petite astuce quand arriveront officiellement les AI overviews: dans Google, vous pouvez supprimer les réponses générées en utilisant le filtre "web"

- les plateformes sociales deviennent des instruments politiques utilisées par des groupes d'activistes qui pourrissent leur objet originel d'échanges. Il y a tant de contenus de trolls, encore plus avec la génération de contenus avec l'IA, qu'il faut arrêter de considérer que les réseaux sociaux sont le reflet de la société.

L'article complet est par ici

Vaste sujet développé dans l'édito de la newsletter de Samsa. On retombe sur l'importance des sources, mais aussi sur la nécessité d'arrêter de croire que les réseaux sociaux sont représentatifs d'une expression de la population.
Aujourd'hui il est tellement simple de créer des faux comptes avec de l'information artificielle que les contenus diffusés ne veulent plus dire grand chose.

Pour l'anecdote, le lendemain Le Monde publie l'article "La merdification, ce processus inexorable de dégration de la qualité des services sur les plateformes numériques".

Où va la science ?
Les technologies qui peuvent structurer la société sont sorties des institutions publiques et centres de recherche chapeautés par les Etats.
Leurs usages étaient parfois discutables, mais il y avait un minimum de systèmes autour qui empêchaient le grand n'importe quoi.

Aujourd'hui, n'importe qui avec beaucoup d'argent peut financer un laboratoire pour développer des projets qui posent des questions fondamentales sur ce que nous sommes, en tant qu'humains.

La société américaine Colossal s'est spécialisée dans ce qu'elle appelle la "dé-extinction". "Nous avons nous les humains fait beaucoup de mal, nous souhaitons recréer les espèces disparues". Et d'après leur dernière vidéo, ce n'est pas un voeu pieu, c'est une réalité : ils ont donné naissance à une espèce de loups disparue depuis 13 000 ans.

Dans la newsletter de Samsa.fr j'ai repris le "fight fight fight" pour proposer une contre attaque face au déploiement de mensonges et autres contenus discutables produits par des politiques inspirés par l'IA. Ou des IA nourries aux discours discutables des politiques. On sait plus trop.

Vous trouverez dans l'édition de cette semaine Nico Dekens (Dutch_OsintGuy) et son riche billet "The Slow Collapse of Critical Thinking in OSINT due to AI" (merci Victor Alexandre pour le lien);

Frederic Filloux qui détaille dans "Comment survivre au bullshit de l’ère MAGA" l'importance aujourd'hui d'avoir des journalistes experts, là aussi pour avoir une capacité de critique des sources;et une sélection de (bons) liens notamment sur le climat et la santé mentale.

Ah, et j'y ai glissé un petit jeu : en cherchant la signification de l’acronyme DOGE, le moteur de recherche Brave a généré la réponse que vous voyez en image de ce post au-dessus des résultats de recherche classiques. Saurez-vous trouver l’erreur ? 😄

C'est l'esprit d'enyaré. "Ce moment présent qui tend vers le futur".

Souvent il est difficile de le représenter, le futur. On est dans l'extrême dans nos têtes, avec des images sorties de nos souvenirs de Terminator ou Matrix.
En vrai, ce sera beaucoup plus simple. Beaucoup plus... "quotidien".

Alors pour aider à vous projeter, ci-dessous deux vidéos produites par un collectif belge de communicants, we, the hopeful, comme l'explique la RTBF.

Regardez ces deux vidéos, et faites votre choix entre la version "nous n'avons rien fait" et la version "nous avons écouté les scientifiques". Ces deux vidéos se basent sur les données scientifiques à notre disposition aujourd'hui.

Vaste question alors que la responsabilité des entreprises est un sujet évident aujourd'hui. Depuis toujours une activité a des impacts économiques, sociaux et environnementaux. Ils commencent enfin à être formalisés au travers de critères, de normes et de réglementations comme l'est aujourd'hui le reporting financier.

Les solutions de mesure d'impact se multiplient, les certifications aussi, il n'est pas évident de savoir par où commencer. L'Etat a mis en place "Les entreprises s'engagent", une communauté au sein de laquelle se partagent expériences et outils.

Dans leur dernier workshop en visio, "Comment mesurer son impact", sont présentées plusieurs moyens : Mon Bilan des Entreprises s'engagent, L'Impact Score et les déclarations possibles au travers du Portail RSE.

Pourquoi cela m'intéresse : je suis formé B-Corp et contribue à la CEC. La question de l'impact, de sa mesure et de la data nécessaire est au coeur de mon approche de conseil.

Certains dirigeants restent concentrés : ils mesurent bien que les agitations du moment de quelques politiques égarés et malheureusement trop bien placés ne sont que des feux de paille par rapport aux enjeux de leurs éco-systèmes, qui soient éco-logiques ou éco-nomiques. Résultat : ils préparent leurs entreprises pour le futur en s'inscrivant au parcours CEC Massif Central qui commence fin mars.

Hugging face a publié en mai 2024 un long et intéressant article sur la façon de construire un jeux de données de qualité pour que les LLMs puissent reposer sur des informations factuellement correctes.

Il a été publié pour soutenir le lancement de fineweb, un énorme jeu de plus de 50TB de données.

Arnaud Wéry, journaliste pour l'Avenir en Belgique, est revenu sur la stratégie éditoriale autour de la notion d'engagement que nous avons mis en place à La Montagne.

Nous avons entamé ce travail il y a plusieurs années, avec Paul-Alexis Bernard, Soizic Bouju et Cédric Motte notamment. Ils ont aidé à faire émerger la problématique qu’une course d’audience au volume n’est pas adaptée à ce que nous sommes, à ce que nous souhaitons proposer, et que nous serions de toute façon perdants à terme dans une concurrence tous azimuts.

Nous avons alors engagé des choix éditoriaux forts, travaillés et communiqués en interne via des programmes sur plusieurs années. D’abord « La feuille de route éditoriale » de 2015 à 2017, suivie du plan « Lecteurs d’abord » en 2018-2019.

Le principe de fond : nous devons penser aux lecteurs, peu importe la source de l’info, les angles pour la traiter, les formats qui en découlent, le support sur lequel elle est publiée, etc. L’important, c’est le lecteur.

En juin 2011, je crée une communauté de journalistes sur Google+. Elle s'appelle "Les journalistes qui tâtent des outils modernes", et nous y partageons nos découvertes d'outils, nos expérimentations, nous donnons des conseils, des tuto, et nous nous rencontrons en ligne.

Dans la vraie vie, cela prend la forme d'un journocamp en avril 2014, un format d'événement qui a été inspiré d'expériences précédentes côté tech : les barcamps.

Nous serons 2 800 journalistes francophones dans la communauté quand Google décide de fermer Google+. Cela confirme qu'il ne faut pas baser son activité sur une plateforme dont on ne maitrise pas la pérennité...